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Soilihi Ahamada Mlatamou

Le Deuil

ISBN : 979-10-91275-22-4
EAN : 9791091275224

Coelacanthe, avril 2015, 110p.

Atterrissage forcé dans le désert d'un Airbus A310 en provenance des Comores. A son bord Nafissa, une prostituée, et Anlyane, un jeune étudiant rentrant à Toulouse. Au cours de cette escale impromptue au Yémen, le jeune homme fait la connaissance de Nasra, une jolie infirmière, dont il tombe amoureux. 

Livre très facile à lire, il se veut un hommage aux victimes du crash de la compagnie Yemenia qui fit 152 victimes de nationalités comorienne, française et yéménite.

On ne peut que saluer l’initiative et encourager la démarche. Le récit aurait pu être agréable puisque une esquisse d’intrigue incite dès le départ à prolonger la lecture du roman.

On y lit des histoires parallèles qui finissent par se retrouver à la fin du récit dans cette tragédie.
Une grande place y est faite sur les réalités endogènes de la société Comorienne: l’obsession de l’émigration et du grand mariage, la corruption, la prostitution forcée et les difficultés quotidiennes que rencontre le peuple Comorien.

Néanmoins, on peut souligner la structure assez rudimentaire du livre et les raccourcis quelque peu simplistes allant des pilotes barbus de la compagnie aérienne de la famille Ben Laden dans laquelle voyagent quelques personnages principaux du récit ,partis se battre en Afghanistan aux côtés d’Alqaida entre deux voyages , en passant par le couple formé sans préambule entre l’hôtesse de l’air de la compagnie et un étudiant comorien y voyageant, après un accident d’avion décrit tel un accident de bicyclette qui voit le conducteur se relever à la seconde qui suit.

Ces raccourcis peuvent décrédibiliser le récit et décourager le lecteur à continuer.
D’autre part, un vocabulaire peu maitrisé est visible, ainsi que quelques approximations qui voient un mari se faire appeler amant de la même femme quelques lignes plus loin. Cette pauvreté du langage, et un certain manque de rigueur, vous fait rapidement comprendre qu’on est loin de lire du Molière.

Et puis le lecteur peut rencontrer une certaine gêne quand il doit lire des descriptions assez brutes de scènes d’amour se rapprochant du récit pornographique, car manquant de la subtilité littéraire nécessaire.

Pour finir, il faut reconnaitre une forme d’humilité de la part de l’auteur si ce n’est un choix de la facilité, de n’user que du présent. Car au-delà du style littéraire qu’il peut constituer, ce choix a surtout l’avantage de permettre à l’auteur de se débarrasser de toute complication ayant trait à la concordance des temps.
Maintenant qu’il nous a mis l’eau à la bouche , nous attendons avec impatience son prochain roman qui sera certainement meilleur.

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