Bolero, un témoin privilégié de « l’histoire immédiate » des Comores
Paris, vendredi 27 Juillet 2012 (HZK-Presse) –Dimanche 1er juillet 2012. C’est dans le seul restaurant comorien de la région parisienne, Hawassi, que les éditions Coelacanthe ont convié certaines personnalités à l’occasion de la sortie officielle du tome 1 du livre de Hamada Madi Boléro intitulé Au service des Comores. Devoir de vérité.
Après un déjeuner en compagnie de la guitare magique du grand-frère Boléro, l’ancien Premier Ministre du président Azali et ancien Président par intérim a pris la parole pour présenter les grandes lignes de son livre. Plus que des « mémoires », Au service des Comores est un témoignage sur diverses époques de « l’histoire immédiate des Comores. C’est aussi une réflexion sur le pouvoir dans ce petit archipel sorti de la colonisation depuis seulement 37 ans.
Boléro a commencé sa présentation sur le fait que les structures traditionnelles des Comores ne devaient pas permettre à un enfant né à Mwali, la plus petite des îles des Comores, du petit village de Boingoma de parvenir au sommet de l’Etat. Il y est parvenu, dit-il par la chance.
La première partie aborde la vie personnelle de l’auteur puisqu’il s’agit des années passées comme étudiant en URSS. Dès cette époque, l’ambition de Boléro mais aussi sa volonté et sa force de persuasion transparaissent. Il n’y a qu’une dizaine d’étudiants comoriens avec lui à Kiev, pourtant, il réussit à se faire élire comme président des étudiants étrangers qui sont près
de 1000.
Lorsqu’il revient au pays, c’est les débuts du multipartisme. Il est conseiller juridique du Président de l’Assemblée, et avec l’élection du président Taki, il entre dans l’opposition avec un nouveau parti dont il est membre fondateur et Secrétaire Général : le Parti Républicain des Comores.
C’est en tant que Secrétaire Général de ce parti qu’il participe aux diverses discussions en vue de mettre fin au séparatisme anjouanais déclenché en 1997. Lorsque le colonel Azali fait appel à lui, après le putsch de 1999, c’est avec l’aval des instances de son parti qu’il rejoint les putschistes.
La plus grande partie du livre est consacrée aux négociations avec les séparatistes anjouanais, négociations qui ont abouti au Nouvel Ensemble Comorien et à la Constitution de 2001.
Bolero entraine son lecteur dans les coulisses des négociations et nous révèles les positions des uns et des autres, celles que nous devinions et celles que nous ne pouvions pas penser.
C’est d’ailleurs à propos de ses rapports avec les séparatistes anjouanais qu’il a le plus été interrogé dans les différentes rencontres avec la diaspora auxquelles il a participé à Marseille, à Lyon ou encore à l’Université Paris 8. Il a répondu à toutes les questions, demandant parfois aux gens d’attendre le deuxième et le troisième tome pour avoir une réponse satisfaisante.
A Paris, à la fin de la rencontre, le sentiment dominant, y compris auprès de gens qui l’ont combattu lorsqu’il était au pouvoir, c’est qu’on ne l’avait pas suffisamment compris. Après une rencontre avec une vingtaine de Comoriens de Marseille le 7 juillet, Boléro célébra le jour suivant la fête nationale en compagnie des notables et jeunes de la diaspora à Lyon, où il prononça un discours très apprécié rappelant les circonstances de l’indépendance des Comores. Le 26 juillet, il rentre aux Comores, où il entend poursuivre la promotion de ce livre par d’autres rencontres avec les citoyens.
Mahmoud Ibrahime
270712/mi/hzkpresse/15h00
Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)
Comores / Livres
Hamada Madi Boléro,
Au service des Comores. Devoir de vérité. Coelacanthe, 2012, 237p.
Préface de Ntole KAZADI.