Sast présente son dernier roman à l’Afc de Moroni
L’écrivain Saïd Ahmed Saïd Tourqui (Sast) a donné une conférence de presse, jeudi 20 février à l’Alliance franco-comorienne de Moroni, près d’un mois après la sortie de son dernier roman, «Djinns et Sultans».
Expérimentant un nouveau genre avec ce roman historique, ce passionné d’histoire a livré la genèse de son dernier-né.
«Quand je présente des pièces de théâtre ici à l’alliance, je suis ému car ici, j’ai participé à des concours d’orthographe», a-t-il d’emblée annoncé. «J’ai aussi participé à un concours de nouvelle ici, en 1992 et j’ai fini deuxième. C’est à partir de ce moment-là que j’ai su que je voulais écrire», s’est souvenu Sast avant d’ajouter: « J’ai baigné dans cette culture, mes parents au retour de voyages, me ramenaient toujours un sac rempli de livres ».
Revenant sur la genèse elle-même, Sast a insisté au préalable sur «la difficulté de créer, de produire mais aussi de diffuser, surtout que dans les pays comme le nôtre, l’art est le parent pauvre».
«Faire le passeur»
S’agissant de son dernier roman, Saïd Ahmed Saïd Tourqui dit avoir défini ses objectifs en 2010 car jusque-là, il écrivait « sans direction ». C’est ainsi que sont nés ses deux dernières oeuvres : «Le sang des volcans», qui est une trilogie qui s’étale de la période coloniale jusqu’à l’époque contemporaine et, pour la dernière oeuvre, il a voulu raconter une histoire de capes et d’épées mais à la sauce locale, «Sabres et turbans». «C’est en faisant mes recherches que j’ai trouvé des personnages qui ont marqué l’Histoire des Comores et surtout il fallait que je sorte du carcan fantasmé de la trilogie hollywoodienne », avant de préciser que «ce dernier roman allait se décliner en six tomes».
Pour le premier tome, Sast a choisi d’écrire sur deux demi-frères ennemis : le roi Hassan et le prince Ali.
Les deux personnages principaux de ce roman se sont livrés des batailles sanglantes pour le trône de Ndzuani. Il retrace ainsi la bataille de Sima qui a été l’une des plus sanglantes de Ndzuani.
«Hassan 2 a gagné cette guerre à la suite de laquelle il est parvenu à réunifier le sultanat de Ndzuani et a fait en sorte que Mayotte et Mwali soient des sultanats vassaux de Ndzuani», a-t-il expliqué.
«J’ai essayé de donner corps à la rivalité qui prévalait entre deux cités, Sima et Domoni; des deux, Sima était la plus importante et ses dignitaires ne voyaient pas d’un bon oeil la perte de cette suprématie au profit de Domoni», a-t-il déclaré.
Etant un passionné d’histoire, «je voulais faire le passeur avec les nouvelles générations dans mes romans avec des personnages de notre histoire car au-delà de mon inclination pour le passé de notre pays, peu de Comoriens connaissent notre histoire».
«Par contre, je me suis permis quelques libertés tout en restant dans des approximations historiques vraisemblables» a-t-il reconnu. Et de reprendre: «j’ai essayé d’éviter les anachronismes du mieux que j’ai pu mais il n’est pas dit qu’il n’y en aura pas».
Faïza Soulé Youssouf
Sast
Djinns & sultans
Coelacanthe, 2013, 192 p.